Personnages célèbres "Margurite Yourcenar"
Marguerite Yourcenar,

l'immortelle

"Les plus forts souvenirs sont ceux du Mont Noir parce que j'ai appris à aimer tout ce que j'aime encore : l'herbe et les fleurs sauvages mêlées à l'herbe; les vergers, les arbres, les sapinières, les chevaux et les vaches dans les grandes prairies..." (Les Yeux Ouverts).

Les terres de Flandre, Marguerite Yourcenar, enfant, les a foulées pendant les huit premiers étés de sa jeunesse pour regagner, à l'arrivée de l'hiver, la propriété lilloise de sa grand-mère paternelle, 26, rue Marais (rue Jean Moulin aujourd'hui). Née à Bruxelles d'un Français appartenant à une vieille famille de notables bailleulois et d'une mère belge qui mourut dix jours après l'accouchement, Marguerite adolescente ne franchit aucune porte d'école.

Elle étudia avec des précepteurs et apprit le latin, le grec, l'italien et l'anglais auprès de son père qu'elle accompagnait lors de ses voyages en Europe. Par jeu, elle composa l'anagramme de son patronyme (son vrai nom est de Crayencour) qui devint son nom de plume légalisé en 1947. Après de nombreuses escales en Europe, elle enseigna la littérature et le français à New York avant de s'installer, en 1942, sur d'autres collines, dans l'île des Monts-Déserts (Maine), non loin de la frontière canadienne.

Première femme (et seule à ce jour) élue à l'Académie française, elle entra dans la digne maison en 1981. Son désir était celui d'une société juste, intelligente et simple. Des idées qu'elle ne cessa de prôner quotidiennement. Simple, elle le fut, fuyant la notoriété Les prix littéraires, je n'y rois guère, c'est une loterie", heureuse le cuire, dans sa propriété insulaire, le pain qu'elle façonnait. Son goût de la justice, elle l'engagea auprès des noirs américains dans leur lutte pour les droits civiques et en dénonçant la perversité du fascisme.

En fermant les yeux dans sa maison du Maine en 1987, elle laissa inachevé le troisième volume de sa trilogie familiale, après Souvenirs picux et Archives du Nord, Quoi, 'Eternité ?

e A voir : le musée Marguerite Yourcenar à Saint-Jans-Cappel. Renseignements à la mairie, tél. 28.49.08.03 (le matin).

e A lire : l'ensemble des œuvres publié chez Gallimard.

Le numéro 5 de la revue Nord', consacré à l'auteur.

Marguerite Yourcenar, biographie écrite par Josyane Savigneau et
E.Ds. publiée aux éditions Gallimard, 145 F en 1991

Marguerite Yourcenar

LA PETITE FILLE DU MONT NOIR

CETTE grande dame de la littérature, qui devint en 1980 la première académicienne française, passa les huit premières années de sa vie dans le Nord. A l'époque, elle porte encore le patronyme de Cleenewerck de Crayencour (dont Yourcenar est l'anagramme) et vit avec son père puisqu'elle a perdu sa mère dix jours après sa naissance.

Née le 8 juin 1903 à Bruxelles, elle passe quelques hivers chez sa grand-mère à Lille, au 26, rue Marais (aujourd'hui rue Jean Moulin). Mais elle gardera surtout le souvenir des Flandres où elle grandit dans la propriété familiale du Mont Noir. Elle y mène une vie proche de la nature, ne fréquente pas l'école, étudiant avec son père ou des précepteurs.

Lorsqu'en 1912, le château est vendu, Michel de Crayencour et sa fille entament une vie de voyages, entre Paris, Londres, Nice, l'Italie... Après la mort de son père en 1928, la jeune fille continue à voyager avant de s'installer en 1942 aux Etats-Unis où elle achètera une maison, à Petite-Plaisance (Maine).

Mais dans l'intervalle, ses premiers ouvrages ont été publiés. C'est en 1951 que paraissent les " Mémoires d'Hadrien " dont le succès lui permet d'abandonner l'enseignement pour se consacrer exclusivement à l'écriture. En 1968 elle reçoit le prix Fémina pour " L'œuvre au noir ".

Mais le plus américain des écrivains français n'a pas oublié les lieux de son enfance. A plusieurs occasions, Marguerite Yourcenar revient dans les Flandres, en particulier le 15 décembre 1980 où la nouvelle "immortelle" est reçue avec émotion et fierté par ses admirateurs, notamment Louis Sonneville, un instituteur à la retraite qui a un jour osé lui écrire et lui envoyer des oignons de jacinthes qui ont touché la grande dame.

La ferveur de ces fidèles permet en 1985 la création d'un petit musée à Saint-Jans-Cappel, un tout petit musée qui rassemble des photos, des souvenirs et quelques tableaux offerts par des artistes de la région. Une fondation Marguerite Yourcenar a pour objectif de "protéger la flore et la faune sauvage ainsi que les paysages traditionnels des Monts de Flandre". Des paysages auxquels elle était restée attachée : " ... les plus forts souvenirs, écrit-elle dans "Les yeux ouverts" (1980), sont ceux du Mont Noir parce que j'ai appris à aimer tout ce que j'ai-me encore l'herbe et les fleurs sauvages mêlées à l'herbe ; les vergers, les arbres et les vaches dans les grandes prairies... ".

Aujourd'hui départemental, le parc de la propriété du Mont Noir où Marguerite Yourcenar a résidé jusqu'en 1912 (le château a disparu)

 Profitez d'un passage à Bailleul pour visiter le Musée Marguerite Yourcenar
55, rue Marguerite Yourcenar - 59270 SAINT-JANS-CAPPEL
Tél. : 03.28.42.20.20 / Site Web :
www.chez.com/museeyourcenar/

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Sources Voix du Nord, Journal "Le Nord" du CGN
et Musée Margurite Yourcenar