LA VILLE DE BAILLEUL |
Géographie
Bailleul, chef-lieu
de canton du Nord (arrondissement de Dunkerque) ; 13418 habitants
(1982) (les Bailleulois). On la considère comme étant le
départ des monts de Flandre, avec ses 4400 ha, elle se situe à
44 mètres d'altitude.
Au hameau de l'Haendries, nous trouvons le centre régional de phytosociologie où les plus grands spécialistes mènent des expériences sur quelques espèces de plantes dont la réponse pourrait résoudre bien des problèmes écologiques. Ce centre est connu de l'Europe entière.
Economie
Aux XIIIème et au XIVème siècles, ce fut grâce aux draps, pièces de laine, teintes en rouge, d'une si bonne qualité que la ville fut admise dans la célèbre association marchande, dite Hanse de Londres, qui contrôlait, sous l'impulsion de Bruges, le commerce avec l'Angleterre d'où venait la matière première.
A partir du XVIème siècle, la laine fut progressivement remplacée par le lin, cultivé dans nos régions humides et roui dans les rivières et les mares voisines. Il donna lieu à une spécialité qui fit du XVIIème au XIXème siècle la réputation de Bailleul : la dentelle aux fuseaux. La première école dentellière fut fondée en 1664. En 1789, on comptait, dans la ville et aux environs, un bon millier de dentellières. Après avoir connu la prospérité au milieu du XIXème siècle, ce travail d'art, soumis à la concurrence de la machine, connut une rapide décadence.
En 1983, il reste une école comprenant une monitrice, une vingtaine d'adultes, une trentaine d'enfants qui font de la dentelle un loisir artistique.
La faïence constitua, au XVIIIème siècle, une troisième fabrication : pots, pichets, plats, statuettes décorées à la façon de Rouen, contribuèrent à orner les dressoirs de Flandre et portèrent au loin la réputation de Bailleul jusqu'au milieu du XIXème siècle.
Au XIXème siècle, l'industrie textile réapparut sous la forme de tissages de toiles, d'abord à la main, puis au métier mécanique. Enfin, entre 1889 et 1918, Bailleul eut, sous des hectares de serres, une production originale de raisins de table et de fruits forcés.
Après avoir connu le déclin du textile, dont il ne reste plus en 1983 qu'une filature de coton, l'industrie bailleuloise compte actuellement l'industrie agroalimentaire, conserveries et produits laitiers, ainsi que des fabriques de textile et de papier.
L'artisanat y est présent avec : une micro brasserie artisanale où est brassée la bière " hommelpap ", des vergers ainsi que des produits fermiers. ( Pour les visites guidées, se rapprocher de l'Office de Tourisme de Bailleul ).
Histoire
Cité martyre, elle fut détruite 8 fois entre 1436 et 1918. Grâce à la volonté du Maire de l'époque "Nathalis Dumez" de garder la mémoire de l'histoire, la reconstruction la ville démarrera en 1920 sur les plans originaux afin de préserver le patrimoine détruit par les guerres.
Bailleul a, au cours de son histoire, particulièrement souffert des incendies, dus à l'imprudence des habitants ou à la rage des ennemis. Ce fléau était particulièrement fréquent et grave aux temps anciens où les maisons étaient de chaume et de charpente.
En 1213, à la veille de la bataille de Bouvines, Philippe-Auguste, roi de France, furieux de voir le comte de Flandre, Ferrand, s'allier à ses adversaires anglais et allemands, charge son fils, le futur Louis VII d'une expédition punitive... "Lèsquel Louys, raconte un chroniqueur, brusia Bailleul où le feu se prit avec une telle véhémence que ledict Louys eut de la peine à se sauver de la fureur de icelui feu". Deux siècles plus tard, en 1436, ce sont des soudards anglais qui mettent le feu à la ville après l'avoir pillée.
En 1478, les Français reviennent... Louis XI leur a ordonné de faire le plus de mal possible aux Flamands qui ont reconnu pour souverain Maximilien de Habsbourg, le nouvel époux de leur princesse, Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire ; le 19 Mars, Bailleul est mis à feu et à sang.
En 1503, premier grand sinistre accidentel le beffroi lui-même est la proie des flammes. Il brûle à nouveau, avec des centaines d'autres bâtiments, lorsque, 80 ans plus tard, les Gueux, insurgés calvinistes dévastent la ville.
En 1659, une bande française, venue de La Bassée, après avoir pillé hôtels et églises, met le feu à Bailleul, de tous côtés à la fois 470 maisons, 4 moulins sont la proie des flammes.
Plus dévastateur encore tut le "meschief" du 8 Mai 681. L'incendie se déclara dans une brasserie, rue d'Ypres. Emportées par un violent vent d'Est, les flammèches mirent le feu, par-ci, par-là, au chaume des toits. L'Hôtel-de-Ville fut le premier monument embrasé ; les cloches du beffroi tondirent et s'égouttèrent en larmes brûlantes... Puis ce fut l'église Saint-Vaast, le collège des Jésuites, les principaux couvents. Huit artères, avec 488 maisons, disparurent complètement dans les flammes. Les sources de la richesse : brasseries, métiers à tisser, stocks de matières premières furent dévastées. Et il y eut 23 morts et plus de cent blessés.
Il fallut attendre ensuite le début du XXème siècle pour que Bailleul connut à nouveau l'épreuve du feu, pour la dixième fois de son histoire. Bailleul fut détruit à plus de 90 % en avril 1918. Il ne reste rien de l'ancienne bourgade flamande dont les photos du siècle dernier, nous rappelle l'apparence architecturale. Suite à ce désastre, commun à de nombreuses villes de la région, les bâtisseur du XX ème siècle s'inspirent d'un style régionaliste laissant une part belle aux constructions traditionnelles.
L'histoire de Bailleul se confond avec celle de la Flandre, dont elle a par-tagé les fastes et les vicissitudes. Son nom porté en France par 17 communes apparaît pour la pre-mière fois dans les textes en 1093, sous la forme de "Bailgiole", dont on ne sait trop Si elle est d'origine latine ou celtique...
Il semble bien qu'il y ait eu une agglomération en ces lieux dès le IXème siècle. En 1177, le comte autorise les bourgeois à élever un beffroi. En 1249, il leur accorde une charte, 'Keuren" qui précise leurs privilèges juridiques, économiques et fiscaux.
Au XVème siècle, Bailleul et sa châtellenie contribueront, avec les 17 principautés des Pays-Bas, à la fortune et à la gloire des ducs de Bourgogne. Les Habsbourg succéderont à ceux-ci et les Bailleulois pourront acclamer leur empereur Charles Quint, en visite la rue de l'Empereur rappelle son souvenir.
A la fin du XVIème siècle, la ville souffrira des troubles provoqués par les aspirations religieuses des calvinistes, les revendications des pauvres, les ambitions politiques des aristocrates et la rigueur intolérante du comte, Philippe Il d'Espagne.
Le règne heureux de sa fille, l'archiduchesse Isabelle, se traduira au début du XVIIème siècle par la restauration de la plupart des bâtiments publics, civils et religieux, et par l'établissement du collège des Jésuites.
Puis viendra une période d'insécurité : lors des guerres entre le roi de France et la Maison d'Espagne, par le rattachement de la châtellenie de Bailleul à la France, en vertu du Traité de Nimègue de 1678. Louis XIV y était déjà venu en 1671 C'est à Bailleul que se réuniront, le 19 Février 1789, les électeurs qui devaient désigner les représentants du Clergé, de la Noblesse et du Tiers-État de la Flandre maritime aux Etats Généraux, dont la réunion devait être l'amorce de la Révolution Française.
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