Flandre

 

FLANDRE, UN PAYS D'AVENIR

Flandre (la Flandre ou les Flandres) La Flandre est un territoire très peu accidenté, comprenant deux parties : la Flandre maritime, constituée de sols argileux conquis sur la mer (les polders ou " les Moëres ") et de dunes ; la Flandre intérieure, et ses monts sablonneux (les Monts de Flandre) où se pratiquent l'agriculture céréalière et les industries textile et métallurgique, autour de pôles de fortes urbanisations (grandes agglomérations de Lille, Bruges, Tournai et Gand, ports et stations balnéaires de Dunkerque et d'Ostende).

Plaine bordant la mer du Nord, entre l'Artois (France du nord) et l'Escaut. La Flandre est répartie sur les territoires de la Belgique (provinces de la Flandre-Orientale et de la Flandre-Occidentale), de la le long de la mer du Nord, des collines de l’Artois au sud France (une partie du département du Pas-de-Calais), à l’estuaire de l’Escaut au nord et une partie des Pays-Bas.

Géographie

La Flandre maritime en bordure de la mer du Nord, est une plaine argilo-sableuse, d’altitude inférieure au niveau des plus hautes mers, dont elle est protégée par un bourrelet sableux. Le sol, fertilisé par un effort intense et continu depuis le Moyen Âge (création de polders), permet une polyculture intensive et l’élevage des bovins. Bien qu’inhospitalière (bancs de sable, tempêtes), la côte flamande doit à sa remarquable situation un important trafic maritime (Dunkerque, Anvers).

La Flandre maritime se compose de la région littorale avec la plage et les dunes ; la région de polders, d'une largeur de 10 à 15 km, avec deux sous-régions, le Veurne Ambacht ou Métier de Furnes, dans le bassin de l'Yser, et les polders du bas Escaut. Depuis le recul des industries traditionnelles, c’est là que se développent sidérurgie, industrie du pétrole, industrie chimique.

La Flandre intérieure, argileuse, est accidentée de buttes sableuses : mont Cassel (176 m), mont Kemmel (156 m), avec ses deux composantes, la Flandre sablonneuse - comprenant le pays de Torhout, le pays d'Eeklo et le Pays de Waes ; puis la Flandre sablo-limoneuse, au sud, avec les collines flamandes (156 m au mont Kemmel) et les collines de Renaix ou Ardennes flamandes (141 m au mont de l'Enclus et 157 m au Pottelberg). Les forêts et les prairies cèdent la place aux produits recherchés par l’industrie agroalimentaire : blé, betterave à sucre, lin, houblon, endives, etc. L’industrie textile, héritée du Moyen Âge, a été dominante (Roubaix, Tourcoing, Gand, Courtrai), mais elle connaît aujourd’hui une crise grave. Au XIXe siècle, la Flandre française a été stimulée par l’exploitation houillère : le recul de l’extraction du charbon et des industries traditionnelles impose aujourd’hui un gros effort de reconversion.

Économie

Bien que l'industrie prédomine dans l'économie (sidérurgie, métallurgie, industries du plastique, de l'automobile, du textile, du raffinage et de la pétrochimie), l'agriculture reste une activité importante : céréales, pommes de terre et betteraves à sucre, élevage bovin (produits laitiers) et plantes fourragères. Les principales industries se concentrent dans les vallées de l'Escaut et de la Sambre (actuellement très en difficulté et souffrant des taux de chômage les plus élevés du département), sur la côte (avec Dunkerque, port industriel, commercial et de trafic passagers), et dans l'agglomération de Lille-Roubaix-Tourcoing (prépondérance du textile et de l'agroalimentaire, avec développement du tertiaire).

Malgré le déclin de plusieurs de ces activités traditionnelles, le département, situé sur un carrefour de communications ferroviaire avec l'Europe (T.G.V.), bénéficie de nombreux facteurs favorables à sa relance économique. La crise y demeure profonde.

Histoire

Au Ier siècle avant Jésus-Christ, le pays flamand est intégré aux provinces romaines de Belgique puis, à la fin du IIIe siècle, englobé dans la Belgica Secunda. Les vestiges témoignent d'une urbanisation datant de la pax romana. Tournai est alors une véritable cité, reliée notamment à Bavai, Arras et Cassel par des chaussées. On produit déjà des lainages entre Arras et Tournai, et le christianisme est introduit dans quelques communautés.

Habitée par des Celtes Belges, la Flandre fut conquise par les Romains et connut une ère de paix. Au IVe siècle, l'Empire romain est très affaibli ; des Germains (ceux qui seront appelés tardivement Francs Ripuaires) franchissent le Rhin et les Francs Saliens finissent par se rendre maîtres de tout le pays flamand en 430. Au Ve siècle, excepté les régions de Lille, de Douai et de Béthune (Flandre gallicante), toute la région est germanisée. Tournai est la première capitale des Francs.

À l'époque mérovingienne, le pays, divisé en comtés, connaît un début d'organisation politique et administrative, ainsi qu'un important mouvement de ré évangélisation porté par saint Amand, saint Vaast d'Arras et saint Bertin. Fondées à la suite de la reconstitution des évêchés, de nombreuses abbayes ouvrent à l'entretien de la foi et à la mise en valeur du pays en encourageant l'agriculture et l'artisanat, particulièrement la production du drap. Le commerce, bénéficiant de l'ouverture sur la Germanie et sur l'Angleterre par la mer du Nord, se développe ; dans les vallées de l'Aa et de l'Escaut se forment des centres commerciaux tels que Saint Bertin, Tournai et Gand.

Sous Charlemagne comme sous Pépin le Bref, la Flandre est au cœur du royaume franc puis de l'Empire, et son évolution économico-politique se poursuit.

En 843, Charles le Chauve reçoit la Francia Occidentalis, qui s'étend à l'ouest de l'Escaut.

La première dynastie flamande fut fondée en 862 par Baudouin Ier (862-879) Bras de Fer, gendre de Charles le Chauve. Baudouin II le Chauve (879-918), Arnoul Ier (918-965), Arnoul II (965-988), Baudouin IV le Barbu (988-1035), Baudouin V de Lille (1035-1067), Baudouin VI (1067-1070), étendirent le comté, qui par la suite s’agrandit (notamment du Hainaut) ou se rétrécit (cession de l’Artois à la France, 1185) au gré de fortunes diverses. Liée à l’Angleterre (qui lui vendait la laine dont ses drapiers avaient besoin), elle se rangea à ses côtés pendant la guerre de Cent Ans à l’instigation du Gantois Van Artevelde (1338), après un siècle de domination et d’ingérence françaises ; vainqueurs à Courtrai (1302), les miliciens flamands avaient été écrasés par les chevaliers français en 1328 au mont Cassel..

Philippe Auguste, irrité par la puissance économique et politique de la Flandre - elle a noué des liens avec les dynasties voisines, restaure l'influence française en remportant la bataille de Bouvines (1214) ; mais cette suzeraineté, acceptée par le patriciat au pouvoir, est rejetée par les artisans des villes, qui ont besoin de la laine anglaise, matière première de leur activité.

Sous le règne de Philippe le Bel, Gui de Dampierre veut préserver l'individualité de la Flandre ; par deux fois et avec une grande violence, les Flamands expriment leur francophobie : à Bruges, le 17 mai 1302, tous ceux qui ne prononcent pas correctement les mots Schield en Vriend ("bouclier et ami"), - autrement dit tous les francophones - sont massacrés ; à Courtrai, le 11 juillet de la même année, une armée de "gueux" flamands - 60.000 fantassins et 10 chevaliers - s'oppose à la chevalerie française et remporte la bataille des Éperons d'or, aujourd'hui commémorée officiellement.

Les guerres civiles

En 1384, Philippe le Hardi la réunit à la Bourgogne ; à la mort de Charles le Téméraire (1477), la Flandre appartint aux Habsbourg. Au cours du XVIIe siècle, elle fut l’un des champs de bataille où s’affrontèrent Louis XIV et la puissance espagnole ; la partie sud fut annexée par la France (traités d’Aix-la-Chapelle, 1668 ; de Nimègue, 1678). Ce qui en restait fut donné à l’Autriche par le traité d’Utrecht (1713). La Flandre et le Hainaut français formèrent en 1790 le département du Nord ; Pichegru lui adjoignit en 1795 les départements de la Lys et de l’Escaut, donnés aux Pays-Bas en 1814, puis attribués au nouveau royaume de Belgique (1831). Pendant la guerre de 1914-1918, les Flandres (français et belge) ont été le théâtre de durs combats (batailles des Flandres : octobre novembre 1914, juillet octobre 1917, avril juin 1918). En 1940, du 20 mai au 4 juin, les armées française et anglaise y furent encerclées par les Allemands et s’échappèrent par Dunkerque. Depuis la révision de la Constitution belge en 1988, une communauté flamande a été créée, régie par un Conseil composé des députés et sénateurs flamands représentant la communauté linguistique néerlandaise.

Visite

Malgré un passé minier et un climat humide qui nuisent à son image de marque, le Nord possède un potentiel touristique non négligeable, notamment grâce à son patrimoine architectural : à Lille, Douai, les fortifications de Bergues, les fortifications du Quesnoy (construites par Vauban), l'abbaye de Maroilles, l'abbaye de Vaucelles (Les Rues des Vignes), l'écomusée de Fourmies, le musée Matisse du Cateau-Cambrésis, le centre historique minier de Lewarde, le musée archéologique de Bavay, le musée de la dentelle de Caudry, Avesnes, etc. Le littoral et ses quelques stations balnéaires ; la réhabilitation d'anciens sites miniers, sa vie culturelle et son folklore sont parmi ses autres atouts.

Les beffrois sont les témoins de notre passé au même titre que les moulins à vent. Symbole d’une liberté conservée au prix de maintes luttes. La Flandre compte quelques beaux édifices : Lille, Bailleul, Bergues, Dunkerque, etc..

La Flandre dispose d’un nombre important de géants, comme : "Lydéric et Phinaert" de Lille, "Raoul de Godewaersvelde" de Lille, "la Matelote" de Grand-Fort-Philippe, "L’Islandais" de Gravelines, "le Roi des Mitrons" de Wormhout, "Totor" de Steenwerk, "Gilbert de Quicampoix" et "Anatole" de Villeneuve-d’Ascq, "Garde du Reuze" de Dunkerque, "Reuze Papa" de Cassel et bien d’autres répartis en Flandre, le département du Nord et en Belgique.

Les géants sont fait d'une ossature en osier, les membres et la tête de son fait en carton-pâte. Ils sont vêtus de draperies très riches en couleurs, le reste des accessoires et l'ensemble porteur sont en bois. Selon leur poids et leur taille, ils nécessitent trois à douze porteurs.

Nous avons des spécialités culinaires, que sont : l’andouillette au genièvre, l’anguille au vert, le potjevleisch (veau, lard et lapin cuits en terrine), le lapin à la bière trappiste ou aux pruneaux, le coq à la bière, les carbonnades flamandes, sans oublier le traditionnel "moules frites" servi lors de la grande braderie de Lille le premier dimanche de septembre. Notre boisson favorite est la bière, mais on lui préfère bien volontiers le genièvre pour consommer le café. Avant le dessert nous avons le choix entre le fromage du Mont des Cats, le Boulet de Cassel (mimolette), la mimolette dite (boule de Lille ou Vieux Lille), le saint vinoc (abbaye Saint Vinoc d’Esquelbecq), le pavé de Roubaix, le carré du vinage ou crayeux de Roncq, le vieux gris puant de Lille, etc.. Quant aux friandises, nous trouvons les gaufres sèches (stryn’jes flamandes) à la cassonade ou à la vanille, les babeluttes de Lille, la tarte à gros bords, à la cassonade ou aux pruneaux, la tarte flamande aux pommes.